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Maxime Gauin: diaspora : les aveux de la Fédération révolutionnaire arménienne

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« La question n’est pas de savoir si vous êtes pour ou contre Pashinyan mais de savoir si vous êtes pour ou contre l’Arménie », Haïastan ((organe du mouvement de jeunesse de la Fédération révolutionnaire arménienne, cofondé par Armik Djamalian, collaborateur des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et fils d’Achak Issahakian, alias Djamalian, lié à l’Italie fasciste), 23 décembre 2020 :

« La définition même de diaspora, c’est celle de personnes qui sont loin de leur pays mais qui ont tous pour point commun ce même pays, avec sa culture, ses valeurs, son histoire etc.

Or l’histoire de l’Arménie est en train de s’écrire en ce moment même.

Et qu’on le veuille ou non, elle s’écrit de manière catastrophique.

Pourtant, la diaspora ne s’en intéresse que de très loin. Elle ne semble pas comprendre que passer 45jours à crier pour demander de l’aide internationale n’est pas efficace. Malheureusement, nous en avons eu l’amère expérience récemment.

[…]

Les Arméniens en Arménie, comme en diaspora, sont divisés. Ils n’ont probablement jamais été aussi divisés. […]

Nikol Pashinyan s’est notamment fait remarquer en 2008 pendant les manifestations du 1er mars contre les élections (truquées) qui ont permis le passage de Robert Kotcharyan à Serge Sargsyan. […]

Avant que la guerre éclate, il [Nikol Pachinyan, devenu Premier ministre en 2018] assure que nos armes ne sont plus dans les années 80 et que depuis ces deux dernières années, nous sommes armés avec une technologie de pointe. Il insiste sur ce point dans son discours de vœux le soir du 31 décembre 2019. https://www.youtube.com/watch?v=RsiCx48zous

Son Ministre de la Défense David Tonoyan va même jusqu’à dire que, dorénavant, nous ne sommes plus sur la défensive, nous sommes tellement prêts que notre idéologie change : nous ne faisons plus la guerre pour nous défendre, nous ferons la guerre pour récupérer de nouveaux territoires https://youtu.be/Ym88Qk9IHWs »

Ces passages appellent plusieurs commentaires :

1) Même si les divisions ne se traduisent pas, en diaspora et pour l’instant, par une violence interne comparable à celle des années 1970 et 1980, ou à celle de l’entre-deux-guerres, elles sont effectivement d’une ampleur inédite, car cette fois, ce n’est plus la FRA contre tous les autres, c’est un émiettement, un délitement, dans un contexte d’assimilation en France et aux États-Unis, de décomposition économique, politique et sociale au Liban, de guerre civile en Syrie. Par ailleurs, le fait même qu’un organe du parti qui s’est prétendu, pendant des décennies, le représentant essentiel de la diaspora arménienne, constate des divisions sans précédent, est déjà remarquable ;

2) La FRA a participé au gouvernement de l’Arménie pendant la plus grande partie de la période 1998-2018, et notamment en 2008 : la voilà maintenant qui admet que les élections de 2008 étaient « truquées ». Truquées au bénéfice de qui ? Seulement du Parti républicain de MM. Kotcharian et Sarkissian ? Pourquoi avoir rompu (brièvement) avec le Parti républicain sur la question des rapports avec la Turquie, mais jamais sur celle de la corruption et du bourrage d’urnes ?

3) La FRA n’a commencé à s’en prendre à M. Pachinyan qu’au lendemain de la signature de l’accord de cessez-le-feu (9 novembre 2020) constatant la reconquête, par l’Azerbaïdjan, d’une grande partie des territoire occupés, lui restituant tout ce qui n’avait pas été repris par les armes dans les sept districts entourant le Haut-Karabakh proprement dit, prévoyant un droit de passage à travers le territoire arménien pour se rendre au Nahçivan (province enclavée de l’Azerbaïdjan) et ne disant rien sur le statut du Haut-Karabakh (ou de ce qu’il en reste). Jusqu’à cette signature, la FRA opposait au contraire « l’Arménie démocratique » à l’Azerbaïdjan et à la Turquie — alors que l’AKP a perdu la majorité absolue au Parlement turc en 2018, puis les villes d’Ankara et d’İstanbul en 2019, situation inconcevable en Arménie. Rappelons aussi les manifestations de la FRA, encore en juillet 2020, pour soutenir le régime de M. Pachinyan, notamment sa politique agressive envers l’Azerbaïdjan et inverser les rôles entre agresseur et agressé.

De même, s’il est exact que, du point de vue nationaliste arménien, annoncer « une nouvelle guerre pour de nouveaux territoires » est calamiteux, quand on n’en a pas les moyens, pourquoi avoir attendu décembre 2020 pour critiquer une déclaration de mars 2019 ?
Maxime Gauin

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